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TOUCHÉE PAR LA GRÂCE

Je pratique le yoga depuis dix ans. Je l’enseigne depuis deux ans. Mais croyez-moi, cette discipline est loin d’être évidente et réclame une pratique assidue si l’on veut « évoluer »… à l’image de la vie?

 

Mardi 23 mai, 7h30. Je déroule mollement mon tapis de yoga au centre du salon, avec la mine réjouie d’une personne qui a décidé de se pendre. Mon corps semble avoir pris un jour de congé, mon esprit est ailleurs, sûrement encore blotti au creux de la couette, entre deux limbes de sommeil.

Un pas en avant, un peu forcé. Je simule un chien la tête en bas, un semblant de salutation au soleil. Non, rien n’y fait. Je me sens bloquée et barbouillée. Un peu de musique peut-être ? Souvent, le rythme aléatoire de Radyoga m’aide à rentrer dans la pratique. Mais pas ce matin apparemment. Le son m’assomme, rien ne résonne.

Je suis dépitée.

Encore un effort. Je dois pratiquer. Oh, et puis zut. Je laisse tomber.

Je regarde par la fenêtre, prends quelques respirations profondes en observant les feuilles d’arbre danser. J’entends le chant d’un oiseau, cristallin, comme une rêverie. Me surprends à sourire. Je me retourne pour faire face à mon tapis.

 

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Un pas en avant, un peu plus déterminé. Un autre pas, et puis un chien la tête en bas. Je prends le temps de prendre mes marques. Mes mains se posent, ma nuque se détend. Je respire à fond.

Dans un élan, je lance ma jambe droite, en visant le ciel. Elle atterrit entre mes mains. Je respire dans cette ouverture. Mes bras effectuent une danse que je ne contrôle pas.

Un sifflement, l’oiseau de tout à l’heure a visiblement des choses à dire. Je souris.

Les mouvements s’enchaînent sans que je cherche à les retenir.

Dans ma tête des images se succèdent, la mer, la jungle, le reflet d’une bougie. Le mouvement du souffle, puis celui du corps et enfin celui de l’esprit.

 

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La cadence s’intensifie avant de ralentir, puis repart. Je me sens entraînée dans un flow comme une rivière mouvante, libre, sauvage, insolente. Je suis le brin d’herbe ballotté par les éléments. Mes muscles résistent et se délient peu à peu. Une flexion avant, le bas de mon dos, mon bassin se relâchent. Je me redresse en déroulant ma colonne vertébrale et j’ai la sensation puissante et furtive d’avoir été touchée par la grâce.

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J’ai longtemps aspiré à « avoir la paix », je voulais baigner dans ce confort utopique qui semble réjouir les moines, et faire sourire les anges. Cependant, je crois que je commence à comprendre que les aspérités rencontrées en chemin, les luttes et les situations qui écorchent, sont autants de bienfaits, pour le corps comme pour l’âme.

La volonté, la résilience, la compréhension, la patience, l’indépendance, le renoncement, sont autant de qualités à utiliser pour se confronter aux aléas de l’existence, en temps voulu. Laquelle de ces qualités puis-je utiliser à cet instant T, pour réagir à telle ou telle situation ? Je les imagine dans une boîte à outils, entre la colère et la sérénité, toute une palette d’émotions, de réactions.

Manifestement, la pratique du yoga n’est pas régulière, ce sentiment euphorique de liberté n’effleure pas mes épaules chaque matin. Pourtant, c’est sûrement ce qui me donne l’envie, la force de continuer. Après tout, la vie n’est pas un long fleuve tranquille… et tant mieux !

Je pense qu’il est possible de ressentir cet « état de grâce », non seulement lors d’une pratique de yoga, mais aussi en écoutant un morceau de musique, en réalisant une peinture, en écrivant, en dansant, ou encore lors d’un repas en famille, entre amis, en effleurant les lèvres de la personne aimée, en humant un vin délicieux…

Et je suis certaine que dans la monotonie d’un quotidien bien huilé, c’est dans ces moments grâcieux que nous puisons nos forces et nos plus grandes aspirations.

Radyoga 

 

Cours de yoga avec Emilie :

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