Si vous avez eu l’occasion de voyager en Inde ou dans un autre pays d’Asie, vous avez sans doute été surpris(e) par l’aisance avec laquelle les gens se tiennent accroupis … Partout et tout le temps ! Boire un chaï, passer le balais ou simplement discuter, toutes les occasions sont bonnes pour s’installer les pieds à plats sur le sol et le dos droit.
Le mode de vie occidental, où la posture assise sur une chaise est privilégiée, nous a éloigné(e)s de notre ouverture de bassin originelle. Pratiquer des postures telles que la grenouille ou la déesse permet de rectifier le tir en douceur.
Au-delà des bienfaits physiques, l’ouverture des hanches permet aussi d’effectuer un véritable nettoyage énergétique et de libérer certaines émotions, qui ont tendance à s’y stocker. On considère que le bassin est lié aux relations familiales et à l’enfance; la pratique sur le long terme de postures qui favorisent l’ouverture des hanches peut ainsi permettre de fluidifier les rapports parent/enfant. Cela pourrait aussi renforcer votre faculté à pardonner et votre sens de l’écoute et de la compréhension.
Le bassin est la partie du corps où se situe le deuxième centre énergétique, ou deuxième chakra (Svadhisthana chakra). Il est relié à l’élément eau et à la Lune et influe sur les liquides du corps (sang, lymphe, liquide amniotique).
Bhadrasana (le papillon)
Prise de la posture :
Assis(e) sur le sol, rapprochez les plantes de pieds l’une de l’autre. Les talons viennent en contact avec le périnée. Saisissez vos orteils et maintenez le dos droit, la colonne vertébrale étirée sur toute sa longueur. Rentrez légèrement le menton pour allonger la nuque. Relâchez les jambes, et laissez les genoux s’ouvrir de part et d’autre.
Cette posture possède diverses variantes. En yin, vous pouvez relâcher le haut du corps vers l’avant. Dans ce cas, éloignez les pieds du périnée afin de soulager l’étirement – n’hésitez pas à surélever le bassin au moyen d’une ou deux couvertures pour soulager le bas du dos. Vous pouvez aussi relâcher le haut du corps en arrière, sur un bolster.
Pour une version restaurative, n’hésitez pas à placer un support sous vos cuisses et/ou un bolster sous la poitrine.
Bénéfices :
Efficace dans la prévention des hernies et des maux de dos
Détend les articulations des hanches et les rend plus flexibles
Méridiens :
Vésicule biliaire
Vessie
Rein
Foie
Symbolique de la posture
Le papillon symbolise le renouveau et la transformation. C’est à la fois une posture d’ancrage et d’ »envol », le dos est droit, le bassin posé sur le sol, et dans le même temps les ailes sont déployées.
Virabhadrâsana II (le guerrier 2)
Prise de la posture :
Démarrez debout à l’avant du tapis en posture de la Montagne (tadasana). Sur une inspiration, levez le genou droit et expirez en reculant la jambe; déposez le pied droit à l’arrière du tapis, le pied parallèle au bord étroit du tapis. Fléchissez le genou gauche à 90°, le genou au dessus de la cheville. Le bassin doit être face au bord long du tapis; pour cela, effectuez une rotation de la cuisse droite vers l’extérieur (cf image).
Sur une inspiration, levez les bras, afin qu’ils soient parallèles au sol. Les épaules restent basses, la poitrine dirigée vers le haut. Drishti (le regard) porte loin par-dessus la main gauche; rentrez légèrement le menton afin d’avoir la nuque longue.
Bénéfices de la posture :
Renforce les hanches et le bassin
Muscle les jambes, les pieds, les chevilles et les genoux
Accroît l’amplitude respiratoire
Irrigue les reins
Soulage la constipation, stimule la digestion
Symbolique de la posture :
Le guerrier symbolise la force dans l’unité. Dans la mythologie hindoue, Virabhadra est l’un des fils de Shiva :
« Virabhadra naquit dans d’affreuses souffrances. Après que sa femme Sati fut tuée, Shiva, en proie à la douleur, s’arracha les cheveux, desquels Virabhadra et la féroce déesse Kali naquirent. Shiva les fit par la suite commandants des légions qu’il envoya combattre pour conjurer la mort de Sati. Comme Shiva – le Destructeur – Virabhadra et Kali détruisent pour secourir : leur véritable ennemi est l’ego. En tranchant la tête de l’ego, Virabhadra et Kali vous rappellent à votre propre humilité. »
Mandukasana (la grenouille)
Manduk : grenouille
Prise de la posture :
A partir de la posture de l’enfant, écartez les genoux l’un de l’autre. Les genoux forment un angle à 90°. Le dos droit, déposez les avant-bras au sol. Le poids est réparti entre les avant-bras et les mollets / tibias sur le sol.
Régulez l’intentité de la posture, soit rapprochant vos pieds l’un de l’autre soit en reculant le bassin en direction des talons.
Veillez à ne pas creuser le bas du dos.
N’hésitez pas à placer un bolster sous vos épaules si cette zone est tendue. Vous pouvez aussi ajouter un support sous le front pour soutenir vos cervicales si cette partie du corps est sensible chez vous.
Bénéfices de la posture :
« Développe la souplesse des hanches et des adducteurs (intérieur des cuisses) »
Méridiens :
Rein
Foie
Rate-pancréas
Poumon
Coeur
Articulations :
Hanches
Bas du dos
Epaules
A l’issue de cette pratique centrée sur l’ouverture du bassin, il est possible que vous vous sentiez émotif(ve) pendant un certain temps : plusieurs heures voire plusieurs jours après avoir pratiqué. Cela fait partie du process de détoxication des émotions.
Belle pratique !